Un aller pour l’Authion. Ça promet !
C’est parti. On embarque la bande pour une journée aussi ascensionnelle que sensationnelle, direction la cime de l’Authion.
Le ride promet quelques surprises, on vous raconte tout. Pas de tabou entre nous, juré craché, le code d'honneur du Massacan est ainsi fait.
Bon par contre, on aime bien en faire des caisses.
Attention, ca va aller très vite :
7h25 : Ça commence direct sur le groupe WhatsApp …Un message de Antoine ; enfin une image…sa chaîne de vélo…n’est plus sur le vélo…
7h35 : Suspens… Matthieu, Thomas, Tonio et moi-même (Luce) sommes déjà sur le quai de la gare. On achète les cafés et les viennoiseries pour toute la colonie. On regarde du coin de l'œil si le mauvais élève décide de se pointer.
7h40 : Antoine arrive enfin ! Vélo réparé et bras levés. « T’es vraiment un chat noir Antoine » « On y croyait plus !»
7h44 : Zou, on embarque pour le train des merveilles.
Les vélos sont accrochés les uns à côté des autres. Jamais autant de Paula réunis : Bleu, rose, blanc, encore blanc et rose ! On est presque émus mais surtout hyper excités par la journée qui s’annonce.
9h15 : On arrive à Breil-sur-Roya, départ de ce l’on peut décrire par une bien belle montée. Au programme, un petit D+ bien généreux jusqu’à la cime de l’Authion. Attention on vous parle de notre coup de cœur de la région. Une journée pour en prendre plein les pattes et les yeux, aux portes du Mercantour.
9h16 : On prendrait pas un petit café à la gare avant de faire trembler les pistes ? Cafés pour tout le monde et quelques sirops pour nous désaltérer.
9h29 : Ça part ! On prend la route direction le col de Brouis puis on tourne à droite pour se rapprocher de la montagne. Le bitume se transforme en chemin ; ça commence à être intéressant.
A partir de là j’ai perdu le sens du temps. Premiers coups de fatigue pour certains qui sont plus habitués aux coteaux Bordelais.
On se passe quelques bonbecs. On remplit les bidons à la dernière fontaine. Et surtout, on ne rate pas l'occasion de faire quelques photos sensationnelles au coin d’un virage ou sur un bon gros caillou.
Jusque là ça se marre bien, ça transpire au soleil et ça montre sa pilosité...
12h30 : On à bien avancé mais le plus beau reste devant nous. Aux croisement des quatres chemins on décide d'attaquer notre casse-croûte. Un lieu stratégique pour prendre une variante de la montée, admirer la vue et surtout se poser au petit refuge forestier.
Chacun s’étale et déballe son sandwich : Thomas sur le muret adossé à la poutre et qui questionne ses choix de vie, Tonio et Antoine à table sous l'abri et Matthieu et moi sur le toit, les gambettes dans le vide, la bouche pleine.
13h12 : Ça repart tant bien que mal dans les nuages. Du soleil éclatant des photos du départ, on glisse vers un brouillard opaque et un k-way s’il-vous-plaît.
Dans la brume, un troupeau de moutons descend de la butte devant nous. Derrière eux, leurs gardiens ; deux patous trempés et hirsutes qui se mêlent au décor. Nous ne semblons pas les perturber et continuons notre ascension.
La vue est bouchée. Je passe les émerveillements et la waaa c’est beau, amazing même s’il doit y avoir quelques blagues qui résonnent.
A la fin du chemin, le bitume. Deux choix s’offrent à nous : à droite pour monter jusqu’à la cime (c’est le but) ou à gauche, raccourci en légère pente descendante. Ca pisse contre un arbre, croque dans une barre ; Passes moi un bonbec va !
Bon on y va ? Ce sera l'option une, on monte bien sûr.
C’est la première pour Tom et Antoine, ils doivent absolument aller jusqu’au sommet !
Plus on monte, plus on y voit…rien, que dalle.
He hou t'es là ?
Certains en chient mais par solidarité on taira les noms. On dira juste que pour l'un d'entre nous les questionnements sur les choix de vie sont d'autant plus d'actualité…
Finalement, on est tous là, à la cime de l’Authion. Un dernier petit bout pour aller au fort pour Matt, Antoine et Luce ; clic, une photo souvenir !
Il est temps d’entamer la descente alors qu'une bonne grosse pluie bien froide s’abat sur nous.
Après quelques virages, on rejoint le col de Turini pour s’abriter dans un café.
On n'est pas les seuls à chercher un refuge. Nous sommes déjà trempés après à peine 6 bornes de descente.
On étale nos vêtements et c’est parti pour 1, 2, 3 tournées de cafés, chocolats, sodas et crêpes !
Thomas, notre bordelais plutôt négativement challengé dès que ça grimpe trop longtemps, se résout à casser son PEL pour acheter deux sweat-shirts bien kitchs pour lui et son fils dans une boutique pour touristes fans de rallye histoire d'avoir un souvenir de cette journée épique.
Ah, on me souffle dans l'oreillette que pas du tout mais qu'en fait il se caillait les miches grave et que les 10 feuilles de sopalin volées dans les toilettes du resto ne suffiraient probablement pas pour assurer une descente un temps soit peu confortable. Donc à la guerre comme à la guerre, Tom il ressemblait au bibendum Michelin mais il était bien au chaud.
Une heure passe mais pas la pluie.
Encore une tournée, la dernière.
Puis c'est bon il est temps d’y aller. Tonio sort la carte de crédit en grand seigneur…bip, bip, elle ne passe pas ! Ca c’est fait.
Allez les gars on y va ! On ne quitte pas la veste de pluie, on n'est pas fou.
Descente jusqu’à la maison ; un bout de route et hop on rejoint une piste dans notre top 3 des fin de ride. Mais au lieu de descendre gaiement à toute berzingue Antoine trouve la bonne idée de taper sa jante (en essayant de frimer) et de provoquer ce qu’on appelle une jolie crevaison lente, sur le flanc.
Atelier de mécanique improvisé sur le chemin. Matt nous sort le grand jeu ; une jolie pochette Chrome Industries Tech Pouch avec les petits outils qui vont bien.
Tout le monde observe au-dessus de la roue amochée et certains font la pose sur le chemin. Ce qui donne de chouettes photos aussi, car ouais on aime bien récolter des souvenirs.
Ça semble bon, on croise les doigts et on repart sur la piste. Une longue descente et quelques rapides arrêts pour regonfler la roue amochée nous font prendre une décision exceptionnelle (vu les circonstances) : sauter dans le train de l'Escarène pour rentrer à Nice ville.
Une première pour le club, véridique !
Sur le quai de la gare, un nouvel atelier s’organise avec allumage de mèche pour colmater le trou… ça tiendra pour longer la promenade de anglais.
Après une journée bien remplie, les vélos sont pendus une nouvelle fois dans le train et nos culs mouillés reposent sur les strapontins. Au Terminus, certains se donnent rendez-vous pour partager un dernier pichet de rouge et une assiette au Bistrot. Thomas revit. On a passé une journée épique
Santé...mais pas des pieds !