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D’un massif à l’autre / Toulon - Nice

D’un massif à l’autre / Toulon - Nice

Un long week-end de 4 jours était annoncé. Une belle opportunité pour partir découvrir des pistes inexplorées. Le plan était de rouler direction la vallée de la Tinée pour grimper là où nous n’avions encore jamais roulé. Encore un chantier de porte-à-porte qui promettait des merveilles. Mais la météo en aura décidé autrement. Pluie et risques d’orages dans tout le département. Toute la semaine, on scrute la météo, on espère et on attend jusqu'au dernier moment pour trouver un plan B pour nos espoirs et nos gravels. La veille du départ, c’est encore flou, mais on se décide à prendre le train direction le massif de la Sainte-Baume dans le Var. 

De là, on trace la route au jour le jour avec notre meilleur allié, Komoot. Puis on réserve des hôtels sur le parcours. Pas de nuit dehors, on prend une douche et un bon plat chaud et ce n’est pas pour nous déplaire après une journée sous la pluie. Promis, ça n'arrive que très rarement, nous restons fidèles aux nuits dans le duvet près du feu. 

Première étape, gare de Toulon. Au-dessus de nous c’est gris mais ça tient. On quitte la ville rapidement en commençant par une belle montée. Une route qui va droit dans le massif de la Sainte Baume. Voilà, on est au début de la piste. On ne sait pas trop à quoi s’attendre et notre seul objectif est de rejoindre Saint-Maximin-la-Sainte-Baume avant la nuit. 

Au début ça part plutôt bien ; belle piste, des cailloux mais pas trop, c’est roulant, c’est beau. Des touristes en vadrouille. Puis à un croisement notre premier panneau “chemin privé”. On se regarde. On regarde la carte. Franchement c'est une piste DFCI on fonce et on verra bien si ça passe ou si on se fait tirer dessus. Je vous cache pas que le chemin se termine en haut d’un repère de chasseurs pas très rassurant. Que cela ne tienne, nous sommes têtus, et Komoot aussi. Puis deuxième surprise, le chemin s’arrête au milieu de nul part. On traverse la broussaille, on tourne en rond, on retourne sous nos pas, on s’enfonce dans la boue et on termine sur un GR. Ah, et la pluie s’invite, une belle averse ! Tout va bien, on garde son calme. La tête dans la capuche, fermeture zippée jusqu’en haut…la tête baissée, les bras en avant, on pousse le vélo. Pas le choix, on s’est déjà bien aventuré alors on continue. En haut du GR on rigole jaune, je sort un bout de barre et j’en tend un bout à Matt.  En détaillant ce moment, je me remémore exactement l’ambiance, les couleurs et la pluie et ça me fait bien sourire.  

La journée se termine à éviter les chemins privés ou non. Nous laissant un goût étrange de la Sainte-Baume. Nous étions coincées au milieu d’un espace naturel gigantesque sans savoir comment en sortir. On croisera deux gardes-chasses étonnés de nous voir passer là mais tout de même sympathiques ;  “Mais vous sortez d’où ? “Vous savez qu’on chasse à l’arc ici ?” Ah non… Bon on vous conseillera peut-être pas ce chemin alors. 

On arrive au village comme de vieux chiens, sales et  heureux d'avoir joué dans la boue. Une pizza et un verre pour nous réchauffer et on trace la route pour demain direction le Massif des Maures. 

 

....JOUR 2 

 

Deuxième jour sur nos Paula. On commence avec un café à la boulangerie et on part rejoindre les pistes qui paraissent être des pistes… Tout commence bien avec une petite route secondaire avant de s’enfoncer dans les bois. La piste rétrécit et devient de plus en plus technique… Ça passe mais pas tout le temps. Enfin je parle pour moi. On slalome entre les rochers (et non des cailloux). Quelques photos au rythme des changements de terrains, et on continue la traversée. Le massif est très joueur et on en profite à chaque occasion. Les flaques ne sont pas épargnées. Jusqu’à cette énorme marre en plein milieu du chemin, lui-même entouré d’une clôture électrique… Ca passe ? Oui, enfin, après 3 électrocutions pour Matt et 2 pour moi. On reste tout bête quelques secondes puis on repart dans la plaine.

Dans un petit village, on trouve la seule épicerie ouverte. La patronne nous mijote deux sandwichs jambon et fromage 100% local. Quelques trucs sucrés en plus dans les poches et on embarque nos casse-croûtes. 

Le massif des Maures n’est pas tout près alors nous continuons d’avancer sur la piste de Caucadis. Une étape toute lisse qui se conjugue avec une nouvelle végétation, plus calcaire et plus fleurie. Nous sommes sous le charme et dévorons la route avec nos yeux, nos roues et bientôt nos estomacs. Au milieu du chemin, un banc de cailloux nous fait signe pour un croc ! 

Nous sommes sur un petit domaine, à peine quelques hectares et pourtant nous avons l’impression d'être très loin. La carte divulgue de plus en plus de pistes qui nous donnent envie d’explorer le secteur mais pas le temps. Nous roulons droit direction Cuers, Pierrefeu et Collobrières, notre dernière étape. Mais avant, encore une surprise sur une piste qui descend à pic dans un torrent de cailloux, sans exagérer. C’est aussi çà le gravel, ne pas savoir comment sera la prochaine piste, si elle sera praticable, plus ou moins roulante ou s’il faudra porter le vélo. Ça se termine toujours bien et au final ça fait partie de l’expérience. Tu ne sais jamais à quoi t’attendre et à quoi bon. Cette partie sera tout de même une de nos préférées du début du parcours avant le prochain coup de cœur… 

La dernière étape de la journée commence avec un stop ravito à Pierrefeu-du-Var. Les cookies sortent tout chaud de la boulangerie et les cafés s'enchaînent au PMU du carrefour. Puis nous arrivons dans la Maures par la piste des Camargues. Une section de 15 kilomètres de DFCI pour terminer en beauté. Montée régulière et progressive jusqu’à un dernier coup de cul sérieux et après c’est tout schuss jusqu’à notre village étape pour la nuit. Nous sommes au cœur du maquis, des chênes lièges, des châtaigniers centenaires, et surtout de la capitale de la glace aux marrons ! Mais au menu ce sera plutôt omelette aux champignons. On reviendra cet été pour la glace. 

 

...JOUR 3 

 

Réveil sous la pluie. Mais tout va bien, nous avons adopté nos vestes étanches pour le voyage. La journée commence par un traditionnel passage à la boulangerie ; part de pizza et viennoiseries au menu. Tout ça à déguster au petit café de la place. 

Puis on repart se perdre dans les Maures. On emprunte la départementale entre Collobrière et Grimaud avant de tourner direction les crêtes. Un cul de sac qui se tortille dans les montagnes et se termine en piste. On grimpe tranquillement. La capuche sur le casque de vélo, rien ne peut nous arriver. Une fois sur la crête nous arrivons sur l'ancienne route toute flinguée par le temps. Elle est comme oubliée au milieu de nul part.  Nous progressons et arrivons sur un point de vue incroyable. Un feu est passé par là et à laissé quelques traces avec des arbres noirs et à nu. Autour de nous, la végétation est d’un vert vif. Il y a, la pluie, la brume et la roche couleur terre. Tout est mouillé. C’est vraiment beau. 

De là, on redescend vers la Garde-Freinet pour quelques cafés à l'abri, deux croques Monsieurs et ça repart pour les petites Maures. Pas trop de surprise sur le parcours à part un chemin privé, un seul et un énorme coup de cul formé de 3 bosses au dénivelé dont je ne peux pas prononcer le pourcentage ! Mais c’est la routine ? Et surtout nous rejoignons la trace du Roc d’Azur que nous avons déjà reconnu. On sent que la maison n’est pas loin et la fin du week-end avec mais oublions ça, nous somme là pour rouler.  

Les vélos sont de plus en plus sales et portent de nouvelles nuances terracotta…vous avez l’image. Pourtant les hôtels nous accueillent sans broncher. Parfois le vélo dort dans la chambre et parfois dans un local mais toujours au chaud. Et malgré la météo, nous nous mélangeons à la faune des touristes qui veulent profiter de ce week-end. Pour notre dernière étape, nous avons déclipsé les chaussures à Fréjus, bord de mer. Dur retour à la civilisation que nous allons oublier à la crêperie. Oui nous mangeons autant que nous dépensons de calories, à bon rythme ! 

 

...JOUR 4 

 

Dernier jour. Nous ne sommes plus qu'à quelques kilomètres de Nice et prenons le temps de traverser l’Esterel. Un petit joyau qui nous surprend toujours par la variété de ses pistes et de tous ses contrastes. Certains parlent du Colorado du sud-est de la France et je veux bien croire aux cow-boys ! Nous suivrons leur trace sur 20 kilomètres de pistes rouges et boueuses. Longeant la rivière pour remonter sur les hauteurs, en passant devant la maison du garde forestier avec ses Wallabies et redescendant à toute vitesse. Pour le petite histoire, les Wallabies (petits Kangourous sympathiques) maltraités dans un zoo ont été adoptés par le garde forestier. Avec la pluie nous n’avons pas eu la chance de les apercevoir mais j'aimerais bien avoir leur jardin avec vue. 

A partir de là nous connaissons le chemin retour les yeux fermés. Une belle descente jusqu’à la fin de la piste et la sortie du massif. Sans nous retourner, nous rejoignons la grande bleue et sa piste cyclable pour rentrer à Nice. 

Voilà, nous avons progressé un peu au hasard, traçant notre carte au jour le jour. Avec les massifs, la pluie, les galères et les ravitos ; la recette du bonheur en gravel. 

A paraître bientôt : le glossaire des cailloux par Lucie.